Très tôt il s’intéresse au graffiti et réalise ses premières fresques durant son adolescence. C’est à travers l’art de rue qu’il trouve d’abord un moyen d’expression adapté à ses projets. Sa carrière de photographe commence réellement en 2001 lorsque par le plus grand des hasards, il trouve dans le métro parisien un appareil photo. Il décide alors de partir en voyage à travers l’Europe, ce qui l’amène à rencontrer beaucoup de monde. Pour conserver une trace de ces rencontres exceptionnelles, il réalise des portraits. Suite à une première exposition, il se lance dans un nouveau projet consistant à réaliser de 2004 à 2006, le « Portrait d’une génération ». Pour cela, il choisit des jeunes de banlieue.
« La rue m’inspire. Je viens du street art. JR est mon nom de tag. J’aime les gens et me nourris de leurs émotions. »
JR, interview au Huffpost
Par la suite, il réalise ses premiers collages en très grands formats. Très vite son exposition est remarquée, et la mairie de Paris décide d’afficher certaines de ses photos sur ses propres bâtiments. Sa démarche est novatrice puisqu’il décide de faire sortir l’art des musées. Proche des aspirations du street art, il emmène l’art dans la rue, à la rencontre du plus grand nombre, et notamment des populations défavorisées qui n’ont pas la chance d’entrer dans un musée. C’est en 2007 que son art s’internationalise lorsqu’il décide de réaliser une grande exposition illégale composée d’immenses portraits d’israéliens et de palestiniens de part et d’autre de la frontière. En 2008, il renouvelle l’expérience avec des portraits des habitants des favelas de Rio de Janeiro. Après quoi, cette même démarche l’emmène au Sierra Leone, au Liberia, au Kenya, en Inde et au Cambodge.
En 2014, il colle un regard de femme sur un porte-conteneur dans la ville française du Havre. Son collage avec ce regard de femme perçant fait le tour du monde et voyage jusqu’en Malaisie. La même année, il réalise un nouveau projet qui se nomme «The Wrinkles of the City », dans lequel il choisit des habitants ridés pour les exposer dans leur propre ville. Pour cela, il se rend à Carthagène, à Shangaï, à La Havane, à Los Angeles ou encore à Berlin ou Istanbul. Avec le temps, il continue ses collages géants dans des lieux insolites comme au Panthéon ou sur la pyramide du Louvre à Paris. L’artiste s’oriente aussi vers le cinéma et réalise des documentaires afin de garder une trace de son approche artistique et de ses réalisations.