En 1986, il achète une maison avec son épouse et fonde la Galerie de Rue après un an de travaux. Ce lieu unique lui permet de réaliser des expositions tous les six mois, en compagnie d’autres artistes qu’il invite.
Depuis 1988, il travaille avec la célèbre fonderie Da Prato située à Pietrasanta en Toscane. Ce haut lieu de l’artisanat permet à Jacques Basler de réaliser ses bronzes notamment en utilisant la technique de coulée à la cire perdue. La réputation de cette fonderie qui s’est dans un premier temps, spécialisée dans l’art sacré n’est plus à faire. Depuis 1963, elle a collaboré avec des artistes de grande renommée comme G. Pomodoro, Penalba, Yasuda, et Botero. C’est alors que la réputation de Jacques Basler se confirme, faisant de lui un sculpteur incontournable de la Suisse. Par ailleurs, son approche de l’art se veut humble et pragmatique notamment lorsqu’il affirme :
« Je pense qu’ils [les artistes] sont à la société ce que les microbes et les bactéries sont à la vie : indispensables. On les croit inutiles, tout le monde lutte contre eux, mais sans eux la vie ne serait pas possible. Quant à l’art, j’y réfléchis depuis près de quarante ans… Pour moi, c’est quelque chose de subjectif qui sort de mes tripes et qui accède à ce statut une fois vendu. D’autant que je considère chaque sculpture vendue comme un miracle. »
Jacques Balser
Ses œuvres commencent alors à sortir de son atelier et de sa galerie pour sublimer les rues et les places. Des lieux publics accueillent ses sculptures, et des entreprises lui font confiance. C’est ainsi qu’on retrouve ses œuvres dans des lieux comme la place Chauderon à Lausanne, ou au sein du jardin du château de Rive à Lutry. Ses sculptures investissent aussi le Crédit Suisse de Genève et le CFPS de Courtepin.
Si l’artiste est reconnu en Suisse, son art, lui, franchit les frontières. L’Area Museale Ca’ la Ghironda à Ponte Ronca en Italie décide d’accueillir ses sculptures. Cette institution est un célèbre musée d’art moderne qui se situe à seulement quelques minutes de la ville de Bologne. Que ses œuvres d’art puissent être accueillies dans une telle institution est révélateur d’un talent indéniable et d’une certaine forme de consécration, faisant de lui le sculpteur suisse le plus doué de sa génération.